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Tracés, n°19/2010

Décrire la violence


Tracés



Décrire la violence, un impératif paradoxal dont se saisissent, pour ce numéro de Tracés, les contributions issues de l'histoire, de la sociologie, de l’anthropologie visuelle et de la philosophie : saisir non pas les causes ou les motivations de la violence, mais plutôt la mise en récit des phénomènes violents, la manière dont les acteurs sociaux les qualifient et dont les sciences sociales les catégorisent.
Ce numéro de Tracés offre pour la première fois au public français la traduction d’un texte séminal de Charles Tilly, fondateur des études sociologiques, historiques et en sciences politiques de la violence collective, ainsi que deux entretiens avec des figures intellectuelles majeures : le sociologue américain Randall Collins et le philosophe Étienne Balibar.

Les articles abordent des objets aussi divers que les violences de guerre (Raphaëlle Branche, Juliette Denis), les violences maritales (Martine Charageat), les violences féminines (Diane Roussel), les violences en prison (Corinne Rostaing), ou encore les traces de la violence dans le quotidien après un épisode de terreur (Juan Orrantia).

Des interrogations communes émergent alors : comment les chercheurs en sciences sociales enquêtent-ils sur cet objet, tout à la fois fascinant et repoussant, qu’est la violence ? De quels outils et méthodes disposent-ils pour la décrire, et quelle est la bonne distance de l’écriture ? Comment enquêter sur des formes de violences qui sont partiellement ou complètement invisibilisées ? Autant de questions ressaisies de manière transversale dans ce numéro, qui essaie de donner à penser la violence au travers de questionnements épistémologiques renouvelés.