Ce dossier s'intéresse à la périphérie associative de l'école, particulièrement celle du primaire, en faisant l'hypothèse que son histoire éclaire celle de l’école et qu’en retour l’éducation populaire gagne à prendre en compte la part scolaire de son histoire, trop souvent négligée. Acteurs et initiatives étudiés prétendent compléter l’action de l’école pendant les temps de loisirs, l’étendre en direction des adultes et en faire la base d’une action culturelle élargie aux loisirs, aux sport ou au cinéma. Le périscolaire, au sens large, toujours resté un domaine facultatif, a été un lieu d’innovation pédagogique : par les colonies de vacances ou les activités physiques, il s’agit pour les enseignants à terme de modifier les pratiques dans la classe, tandis qu’en militant dans les ciné-clubs d’autres se battent pour intégrer le cinéma dans les programmes, voire même en faire une discipline. Ces initiatives relèvent d’un engagement volontaire conforme à l’idéal de la vocation enseignante, dans un cadre associatif particulier, qui mêle administration et, après la Libération, syndicalisme, au nom de de la laïcité et de la défense de l’Éducation nationale. L’émergence d’un secteur administratif spécifique à l’éducation populaire est vue avec méfiance, car l’école a vocation pour les militants des associations périscolaires à prendre en charge tous les aspects éducatifs et culturels.
Les articles interrogent la notion de complémentarité éducative, appelée de leurs vœux par bien des acteurs de l’école et de l’éducation populaire mais qui semble parfois difficile à mettre en œuvre.