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L'école laïque pour une République sociale

L'école laïque pour une République sociale

Controverses pédagogiques et politiques (1900-1914)




L'espoir de rendre la société plus juste par l'école aura marqué le XXe siècle. Comment les gauches françaises ont-elles associé à l'école de la République une visée démocratique et traduit l'idéal laïque en un idéal d'émancipation sociale ? Dès le début du siècle, le consensus requis par le combat laïque ne masque plus les désaccords parmi les républicains. Un mouvement critique se développe. Les instituteurs syndicalistes, soutenus par Jean Jaurès et Ferdinand Buisson, s'imposent dans la politique scolaire. Buisson, naguère directeur de l'enseignement primaire et maître d'oeuvre des lois Ferry, devient un théoricien majeur de la réforme. Pour tous, l'émancipation laïque ouvre un horizon de justice. L'école ne doit pas être un instrument du conservatisme social. Oeuvre encore inachevée, l'école laïque se réalisera comme école démocratique. Mais en quel sens ? Les riches débats de la période -dans la presse et les congrès- témoignent d'une crise de la culture et des fins scolaires. L'école primaire doit-elle aborder les questions controversées avec les élèves et développer l'esprit critique ? Renoncer à tout verbalisme, se rapprocher du monde de la production et former les enfants de la classe des producteurs ? Ouvrir à des parcours secondaires diversifiés selon les aptitudes de chacun, en mettant fin au cloisonnement des ordres d'enseignement ? L'ouvrage analyse ces différentes perspectives, les tensions et les controverses qu'elles suscitent, et montre qu'elles se développent à partir d'une conviction commune : l'institution scolaire, après avoir constitué une assise de la République, ne saurait demeurer étrangère au processus politique qui tend à réaliser une République sociale