Tracés, n°16/2009

Face à la question des techniques, l'interdisciplinarité est un impératif. Ce numéro a tenté de relever ce défi en incitant à la rencontre croisée du droit, des sciences politiques, de l’histoire, de la sociologie, de la philosophie et de l’esthétique. Des OGM aux déchets nucléaires en passant par les automates des Lumières, du Canal du Midi au XVIIe siècle à la faillite industrielle de Detroit, en passant par des métiers à tisser dans le Lyon du XIXe siècle, de l’expert à l’inventeur et au DJ, c’est un large éventail d’objets, de figures, de lieux qui sont convoqués dans ce numéro. À la rencontre de ces réflexions se dessinent plusieurs interrogations centrales. Un premier ensemble de contributions interroge les rapports entre politique, technique et expertise dans le passé et aujourd’hui, à l’aune des nouveaux impératifs de la démocratie technique. D’autres travaux placent la machine au centre de la discussion, abordée parfois comme objet, conçu, manipulé et diffusé, parfois comme un élément d’une interaction faisant intervenir des personnes ou en tant que véritable « acteur » d’un processus créatif. Enfin, certains travaux portent un regard attentif aux formes d’appropriation ou des réceptions des innovations technologiques. Dans le détail, les travaux rassemblés ici proposent des réponses à toute une série de questions : que peut faire le droit face au progrès technique ? Doit-on faire confiance aux experts qui nous entourent ? Les techniques ont-elles par elles-mêmes des propriétés politiques ? Qu’est-ce que créer avec des machines aujourd’hui comme il y a un siècle ? Que nous enseignent les attentats du 11 septembre sur les relations entre État, ingénierie civile et infrastructures ? À quel type d’attention au réel nous intiment les nouvelles technologies d’information et de communication et plus largement notre environnement technique ?