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Tracés, n°38/2020

Tracés, n°38/2020

Angoisse

Édité par Annabelle Allouch, Camille Noûs, Nicolas Rabain, Christelle Rabier, Clémentine Vidal-Naquet

Tracés



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Revue soutenue par l'Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS

Alors que l'angoisse comme catégorie est abondamment mobilisée pour désigner une sensation corporelle de mal-être propre à l'individu, ce numéro de Tracés propose de se pencher sur l’angoisse comme régime d’expérience face à l’incertitude, à partir des outils non plus de la psychanalyse mais des sciences humaines et sociales. Les articles du numéro abordent ainsi les logiques qui sous-tendent les modes de manifestation de l’angoisse, en prenant en compte leurs dimensions à la fois corporelle, discursive et esthétique, dans des articles originaux, un entretien ainsi qu’une œuvre graphique. L’éditorial revient en particulier sur la question du caractère socialement situé de l’expression de l’angoisse, dépendant à la fois d’un contexte institutionnel et de dispositions individuelles, mais aussi de leur caractère genré. Toutefois, l’analyse des manifestations de l’angoisse suppose d’abord de s’interroger sur leurs conditions de son objectivation dans le discours médical mais aussi par les sciences humaines et sociales prises dans leur diversité. Dans cette histoire, les perspectives décoloniales tiennent une place de choix, construisant le lien entre la décompensation angoissée du sujet et la déstructuration de la société. Explorant la saisie de la catégorie d’angoisse au chevet d’une mourante, d’un membre de l’élite coloniale de Singapour, des enseignant-e-s et des musicien-ne-s, d’une pédopsychiatre confrontée aux souffrances des enfants en butte à leur assignation sexuelle, le numéro analyse les modulations pratiques d’une catégorie perceptive et leurs implications politiques. De subjective, l’angoisse s’avère ainsi un régime émotionnel sous-tendant l’action humaine, partagé dans un espace et à une époque donnée. Les perspectives ouvertes par les contributions originales de ce numéro, au-delà de la psychanalyse et de la philosophie existentialiste, invitent donc à penser l’angoisse comme l’intelligence épistémique d’un horizon inquiétant d’incertitudes. Avec cette conception, c’est bien le sujet en tant qu’il est pris par l’émotion, dans une communauté de vie et d’expérience, et comme sujet propre de l’action, que donnent à lire l’ensemble des articles réunis.

Camille Noûs
lien IdRef : 249647966

Collaborations intellectuelles ou scientifiques :

Albin Wagener, Renaud Hourcade, Christian Le Bart, Camille Noûs
Ce numéro de la revue Mots, consacré aux discours climatosceptiques, se propose d'éclairer les formes passées et présentes des énoncés climatosceptiques, leur production et leur circulation, en prêtant attention tant aux champs politique et médiatique qu’à celui des réseaux sociaux et des communautés numériques « alternatives ».



Chloé Gaboriaux, Camille Noûs
Le présent dossier rassemble des contributions consacrées aux mots du travail. Issus de la science politique, de la sociologie, de l'anthropologie ou des Sciences de l'Info-Com, les auteurs s'interrogent sur la façon dont le discours néo-managérial est porté par les cadres du privé et du public comme sur la manière dont les salariés y répondent.



Tracés, Camille Noûs
Tracés, n°39/2020
Documenter l'université qui lutte
2020 a été une année particulière à bien des égards : le Covid-19, mais aussi la forte mobilisation contre la loi de programmation de la recherche en France. Il nous importait de faire un numéro mobilisé qui rende compte de ce qui s'est joué au cours de cette année inhabituelle.



Juliette Galonnier, Stéphane Le Courant, Camille Noûs, Anthony Pecqueux
Tracés, hors-série 2019
Les sciences humaines et sociales au travail (II): Que faire des données de la recherche ?
Le présent numéro propose de marquer un temps d'arrêt pour porter un regard réflexif sur les pratiques et les métiers de la recherche au sens large : qu'est-ce, au fond, qu’une donnée ? Quelle est sa place dans le travail des sciences humaines et sociales? Ces articles apportent leur pierre à une réflexion qui se doit d’être collective.