Des médecins quittent leur cabinet pour des mandats électoraux ou des ministères, l'industrie pharmaceutique ou les médias ; des artistes accèdent à des corps administratifs d'inspection ; des juristes se font consultants. Les enquêtes de sciences sociales réunies dans cet ouvrage s'intéressent à un phénomène bien connu, souvent désigné par les expressions de « seconde carrière », de « reconversions professionnelles », voire d'« engagement politique » ou « intellectuel » : le fait, pour des acteurs sociaux, de changer de métier ou d'activité professionnelle.
L’ouvrage propose de redéfinir ces changements d’activité comme des « déplacements » professionnels, c’est-à-dire comme des passages de frontières, lesquels supposent la mobilisation de capitaux plus ou moins convertibles, et impliquent l’occupation ou l’abandon de places. À travers des études de cas sur les agriculteurs, les avocats, les policiers, les hauts fonctionnaires, les consultants, ou les médecins, il s’agit ainsi de repenser les enjeux contemporains des mobilités professionnelles.