Dans la continuité du numéro 150 qui proposait cinq bilans historiographiques sur l'histoire des élèves, ce numéro présente cinq contributions qui insistent davantage sur les questions liées aux archives, aux sources imprimées et aux enquêtes statistiques, et qui mettent en avant les dimensions méthodologiques de l’écriture de cette histoire. Les sources sur les élèves sont souvent lacunaires et indirectes. Écrites par des adultes pour d’autres adultes, les sources administratives rendent compte d’une situation ou aident à la prise de décision. Les élèves sont bien présents, mais à l’arrière-plan, comme unités de compte révélant la bonne santé ou la crise d’un établissement. C’est à partir du croisement de sources diverses, permettant d’associer données nationales et réalités départementales ou locales, archives et textes imprimés, que l’on peut retrouver l’élève, comme le montrent les contributions de Dominique Julia, Jean le Bihan et de Solenn Huitric. Les mémoires, autobiographies et souvenirs étudiés par Pierre Caspard, si l’on dépasse leur individualité par leur mise en corpus, en disent aussi beaucoup sur la vie d’élève. L’historien peut également bénéficier de la collecte de données et de la constitution de larges bases par les services du ministère de l’Éducation nationale, comme les panels d’élèves mis en place depuis les années 1960 et présentés par Jean-Paul Caille et Jérôme Krop.