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Orlan, morceaux choisis

Édité par Marie Gautheron

Tohu Bohu



Orlan fait peur. Orlan fascine. Pas facile de la regarder en face. Visionner les films de ses opérations ? Opération impossible.Sept étudiants de l’École normale supérieure, interdits, fascinés, sont partis de ce constat. Et, dès lors, d’une question : — Qui est cette femme, cette artiste, cet Orlan-mutant, pour nous faire ainsi violence ? Et que nous fait-elle au juste, à nous, son public ?Ils ont décidé de la dévisager, Orlan ; et d’aller voir, comme l’écrit Cécile Noesser, pour commencer là, justement, où ça nous fait mal ; à quoi en nous elle touche, en se retouchant : dégoûts et désirs, terreurs et tabous.D’Orlan, ils ont choisi chacun ce qui les dérangeait le plus – l’objet le plus privé, le plus intéressant. L’obscène a retenu Laurent Deflandre, tandis qu’Olivier Normand et Charlène Marquis jouaient au jeu dangereux des images – pages d’une histoire de l’art détournée, âneries de médias revues et corrigées. Clémence Laot, Antonia Dubrulle, Cécile Noesser et Nathalie Barjou, elles, ont affronté le grand Opéra d’Orlan – ses opérations. Orlan dans tous ses états, des vidéos aux reliquaires ou aux installations. Le musée d’art moderne de Saint-Étienne leur a permis de publier leurs travaux sur l’artiste euro-stéphanoise, dans le cadre d’une grande exposition rétrospective. Aujourd’hui, ils nous invitent à dévisager Orlan à notre tour à travers sept oeuvres vives, sept regards sans détour.