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Laboratoire italien. Politique et société, n°23/2019

L'office du silence : les devoirs du secrétaire (XVe-XVIe siècle)

Édité par Giorgio Bottini, Fiona Lejosne

Laboratoire italien



Revue exclusivement électronique (à partir du n° 16/2015) disponible en libre accès sur OpenEdition Journals

Aux XVe et XVIe siècles, l'émergence de la figure du secrétaire répond à des besoins qui apparaissent de manière toujours plus cruciale dans la péninsule italienne aux prises avec une instabilité croissante qui contraint les entités politiques à décupler leurs activités institutionnelles et diplomatiques. À travers des exemples de secrétaires au service des républiques de Florence, de Sienne et de Venise, de la papauté ou du royaume de Naples, ce dossier a pour but d’apporter un nouvel éclairage sur ce qui constituait les différentes facettes de cette fonction au moment même de son essor historique. Acteur central de l’Italie de la Renaissance, mais n’y détenant formellement qu’un second rôle, le secrétaire revêtit tour à tour les fonctions de scripteur, de conseiller ou d’émissaire, au service de chancelleries publiques ou d’individus particuliers, de princes temporels ou ecclésiastiques, de Républiques libres ou de seigneuries féodales. Certains secrétaires assuraient à la fois l’ensemble de ces fonctions (à l’instar de Machiavel, « le secrétaire » par antonomase), tandis que d’autres les assumaient alternativement au cours de leur carrière. Par-delà la nouveauté de la fonction émerge une continuité entre cette nouvelle figure politique et l’héritage classique : le recours aux sources antiques fait office de support et de guide à l’action pratique ou bien fournit un point d’ancrage à la théorisation progressive du rôle.