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Tracés, n°37/2019

Tracés, n°37/2019

Les irrécupérables

Édité par Émilie Guitard, Igor Krtolica, Baptiste Monsaingeon, Mathilde Rossigneux-Méheust

Tracés



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Revue soutenue par l'Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS

 

Le plus souvent connoté péjorativement, le terme irrécupérables ne désigne pas une catégorie instituée des sciences humaines et sociales. Dans le langage courant, on qualifie d'irrécupérables des personnes ou des choses qui ne peuvent pas être récupérées, et dont on cherche le plus souvent à se débarrasser parce qu’elles résistent à toute entreprise de réinsertion ou de recyclage. À l’heure de l’injonction à tout récupérer, réinsérer et recycler, ce dossier fait l’hypothèse que cette injonction exprime aussi un déni de la production massive et constante d’êtres et de choses irrécupérables par les sociétés capitalistes industrielles. Il ne s’agit pas nécessairement de placer sur un même plan la mise au rebut des choses et l’exclusion irréversible des individus, mais plutôt d’aborder conjointement les enjeux sociaux et environnementaux qui découlent de cette hypothèse. Quels dispositifs produisent des irrécupérables humains et non humains ? Qui est socialement habilité à formuler un verdict d’irrécupérabilité ? Comment sont gérés les êtres qualifiés d’irrécupérables ? Enfin, quelles formes de résistance ces derniers sont-ils à même de produire ?