La notion de « bon usage » évoque immédiatement dans le contexte de la France les noms de Claude Favre de Vaugelas (1585-1650) et de Maurice Grevisse (1895-1980), deux colosses de la codification du français moderne qui date du XVIIe siècle. Ce concept, aujourd'hui chargé de connotations archaïques et élitistes, est souvent perçu comme un ensemble de prescriptions normatives correspondant à un certain modèle socioculturel. Le passage de l’« usage » au « bon usage » semble impliquer une transition d’un modèle descriptif à un modèle prescriptif, de la norme objective fondée sur l’usage statistiquement dominant à la norme prescriptive. Le but de ce volume est d’examiner, par différentes études de cas, si l’établissement d’un bon usage aboutit forcément à une réduction des variantes. Le volume constitue un premier essai pour déterminer dans quelle mesure le « bon usage » est un concept typiquement français et à quel point les mêmes idées, termes et modèles se retrouvent dans d’autres traditions nationales.