Cet ouvrage vient à point nommé à l’heure du nouvel élargissement de l’Union européenne et du débat sur sa Constitution, laquelle avait inscrit la reconnaissance de la diversité au cœur de son projet. Prenant appui sur l’événement de la rencontre des deux Europes après 1989 et sur la prise de conscience que les différences produites par 50 ans de régimes opposés ne peuvent s’effacer, il examine les deux tendances inverses qui travaillent l’espace européen, celle du regroupement supranational et celle de la fragmentation, selon des processus de construction territoriale de durées inégales où la question des identités et de l’identité européenne se trouve posée. Historiens, philosophes, sociologues invités par des géographes interrogent ensemble les différences et pensent la coexistence hétérogène, à partir de contributions approfondies sur les processus permanents de différenciation et d’intégration. Ils s’intéressent en particulier aux différences porteuses d’interdépendance et de complémentarités qui, dans une construction démocratique, permettent de surmonter les obstacles pouvant surgir d’appartenances identitaires figées et trop monolithiques.