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Tracés, n°17/2009

Tracés, n°17/2009

Que faire des institutions ?


Tracés



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Le numéro a comblé nos attentes et répondra – nous l'espérons – à celles des lecteurs : un équilibre notable entre disciplines (sociologie, sciences politiques, économie, anthropologie, histoire, philosophie, souvent entrelacées), un mélange harmonieux de contributions empiriques et de propositions théoriques, d'états de la question et d’audacieuses hypothèses, deux textes américains inédits en France (de l’économiste Avner Greif et du philosophe George Dickie), et deux entretiens menés en compagnie du philosophe John Searle et de l’anthropologue français Marc Abélès.
Ce numéro montre que le thème et le concept d’« institution », quoique marginalisés après la fin de la seconde guerre mondiale, et aujourd’hui délaissés dans certains champs de la recherche en sciences sociales, restent décisifs et n’en finissent pas de susciter des points de vue divergents, des définitions complexes, mais aussi des polémiques, dont le numéro présent a réussi à se faire le relais. Qui plus est, le retour en force actuel du droit dans l’analyse de la vie sociale contribue à redonner aux institutions leurs lettres de noblesse intellectuelles.
Les sciences sociales ont longtemps réservé au terme un sens purement « statique », en voyant dans les institutions des structures sociales figées ou, de manière plus circonscrite, des organisations (entreprises, administrations, groupements formels et réglementés, etc.). Mais nous voulions, avec ce numéro, valoriser l’emploi « dynamique » du terme qui permet de décrire des processus extrêmement divers d’« institutionnalisation ». Nous proposons ici un retour au sens du vieux mot latin « instituere », comme y invitait lui-même Yan Thomas, à qui nous dédions ce numéro.
Qu’institue-t-on et comment l’institue-t-on ? Où repère-t-on les processus d’institution ? Les institutions ont-elles seulement des frontières bien délimitées ? D’où vient leur légitimité et comment peut-on les faire changer ?