Y a-t-il un problème entre les femmes et les sciences, voire entre les femmes et le fait de savoir en général ? Non, bien sûr que non. Et pourtant, la rumeur continue à circuler en boucles paresseuses, la misogynie des doctes n'a pas désarmé, l’égalité est loin d’être là et des énoncés assurant que les vraies femmes sont illettrées continuent d’être publiés.
Michèle Le Dœuff entraîne lectrices et lecteurs dans des fouilles archéologiques visant à retrouver l’origine enfouie de réflexes toujours contemporains, dont l’ampleur reste à mesurer : existe-t-il un lien entre la méconnaissance des rapports sociaux entre les sexes, les mécanismes subtils ou grossiers mis en œuvre par les institutions intellectuelles pour maintenir en leur sein autant de domination masculine qu’elles peuvent et le mode de constitution des savoirs que l’école diffuse ou ne diffuse pas ?
Un parcours savant et caustique en compagnie de Platon, Christine de Pisan, Thomas More, Gabrielle Suchon, Bacon, John Stuart Mill, Harriet Taylor... Ou comment, sortant des sentiers battus, il paraît nécessaire de réinventer certaines questions : pourquoi la culture est-elle supposée diminuer le sex appeal ? Pourquoi y a-t-il des choses que bien des hommes ne veulent pas comprendre ? Et comment l’intuition est-elle venue aux femmes ?
Dans cette nouvelle édition du Sexe du savoir, une postface de Léa Védie resitue l’œuvre de Michèle Le Dœuff dans le débat transatlantique concernant les femmes, la philosophie et les sciences.