Le rôle que joue Lyon au XVIe siècle dans l'étude de la langue hébraïque n'a jamais été étudié. L’hébraïsme chrétien, qui est partie intégrante de l’humanisme chrétien, a cependant connu sa période de gloire à Lyon. Plusieurs grandes figures s’y sont illustrées, telle que l’hébraïsant Sante Pagnini, qui a travaillé en étroite collaboration d’abord avec l’ imprimeur Antoine Du Ry, puis avec Sébastien Gryphe, durant la première moitié du siècle.
Plus tard leur feront écho d’autres figures de l’hébraïsme lyonnais comme celle de Pierre Davantès et de Pierre Coustau, ainsi que les imprimeurs Macé Bonhomme et la dynastie des de Tournes. Cet hébraïsme s’est également étendu à l’enseignement de la langue dans les collèges de la ville et de sa proximité comme celui de Tournon, et atteste l’existence de courants humanistes « importés » du reste de l’Europe.
Il importait donc de procéder au recensement des publications lyonnaises du XVIe siècle contenant de l’hébreu : grammaires, dictionnaires, ouvrages de référence. Mais aussi citations, pièces de vers, devises, et mots isolés.
Lyse Schwarzfuchs, comme dans son ouvrage Le livre hébreu à Paris au xvıe siècle : inventaire chronologique, paru en 2004, propose dans son étude une liste documentée des auteurs, imprimeurs, dédicataires qui ont marqué la production lyonnaise, ainsi qu’une recension des caractères hébreux utilisés.
Le corpus présenté compte 200 notices bibliographiques, chacune suivie de l’inventaire des exemplaires qui ont survécu.
Il s’agit donc là d’un ouvrage de référence particulièrement important et original dont la publication marquera définitivement notre perception des cercles intellectuels lyonnais à la Renaissance. Il constitue en même temps un outil de travail précieux.