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Tracés, n°23/2012

Tracés, n°23/2012

Diasporas


Tracés



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Alors que ne cessent de se multiplier les usages contemporains du mot diaspora, faisant parfois douter de la pertinence du terme, ce numéro de la revue Tracés cherche à en circonscrire l'intérêt analytique et heuristique à travers quelques grandes questions auxquelles les études diasporiques sont aujourd'hui confrontées. Comment se tissent, se tendent et se distendent les liens diasporiques ? En quoi la diaspora invite à penser l'historicité des migrations ? Comment emboîter diverses échelles d'observation (locale, nationale/régionale, globale) pertinentes pour l’étude des différents groupes diasporiques ? Les auteurs de ce numéro examinent tour à tour des foyers, des communautés, des sentiments, des relations diasporiques, en proposant de dépasser des approches considérées comme antagoniques (diasporas centrées vs. diasporas hybrides, approche critérielle vs. approche métaphorique, définition « ouverte » vs. définition fermée). Les enquêtes portent sur des populations issues de diverses aires géographiques : les Grecs en Méditerranée (Mathieu Grenet), les Chinois en Polynésie (Anne-Christine Trémon), les Arméniens en Éthiopie (Boris Adjemian), les Africains à l’échelle du globe (Patrick Manning), ainsi que sur différentes périodes historiques, de la période la plus contemporaine (Sonja Pilz, Delphine Pagès-El Karoui) à l’Antiquité (Irad Malkin). La thématique de la diaspora se trouve également rattachée à des champs de recherche plus larges tels que les études sur les conflits et la mondialisation (Brigitte Beauzamy) ou les pratiques touristiques (Jennifer Bidet et Lauren Wagner). En outre, ce numéro offre pour la première fois au public francophone la traduction de deux textes fondateurs des études diasporiques : la tentative de théorisation sociologique de la diaspora entreprise par Robert Hettlage et le texte pionnier d’Abner Cohen sur les diasporas commerçantes, présenté par Claude Markovits. À la lecture de ces articles, la notion de diaspora apparaît comme un outil d’analyse fécond pour penser ensemble l’histoire des appartenances et des processus d’identifications, la nature des connexions migratoires, en même temps que l’articulation des échelles micro et macro.