Aujourd'hui, la littérature de jeunesse est présente dans les classes. Les usages didactiques en sont variés. Ce numéro s’intéresse particulièrement à celui des fictions – roman, album, théâtre – historiques.
Sans être vrai, ce qui est raconté y est vraisemblable, historiquement vraisemblable mais c’est par le recours à la fois à des éléments fictionnels et à des stratégies discursives propres aux genres ou langages narratifs que la fiction historique fonctionne. L’hybridité (vérité des éléments historiques et fiction du récit englobant) est consubstantielle du genre.
Ce numéro de Repères s’organise en deux ensembles. Le premier soulève, entre autres, la question de l’outil et de son choix dans un contexte de publications exponentielles d’ouvrages relevant de ce genre. Quelle fiction choisir ? Comment choisir ? L’analyse porte sur quelques-unes des caractéristiques des fictions proposées à la jeunesse en centrant l’approche sur une collection ou une thématique (par exemple la Shoah). Il s’attache aussi à mettre en évidence les difficultés que posent ces corpus au jeune lecteur mais aussi aux enseignants, en termes de choix, d’enjeux et de finalités.
Le second ensemble porte sur les pratiques de classe. L’étude des usages des fictions historiques permet de questionner à nouveaux frais la question de la disciplinarité et de l’interdisciplinarité. La fiction historique, objet littéraire hybride et paradoxal, objet éditorial composite ou hétérogène est aussi du point de vue didactique un objet qui interroge les découpages disciplinaires.