À partir de l'étude du groupe professionnel des conseillers agricoles, ce livre propose de renouveler l’histoire sociale et politique de la modernisation de l’agriculture française durant les Trente Glorieuses. Il décrit les conditions d’émergence du métier de conseiller et examine les ressorts utilisés pour obtenir l’adhésion des agriculteurs aux politiques de modernisation. L’ouvrage montre que les conseillers agricoles sont les véritables chevilles ouvrières de ces politiques, qui entendent concilier l’intensification des modes de production avec le maintien, et même la promotion, des exploitations familiales. Il éclaire ainsi la spécificité de la séquence historique de l’après-guerre et la mise en crise de ce projet modernisateur, à partir des années 1970. L’ouvrage s’adresse non seulement aux spécialistes de sociologie et d’histoire rurale mais aussi à l’ensemble de celles et ceux qui souhaitent comprendre dans quelles dynamiques sociales et historiques s’inscrivent les transformations sans précédent du monde agricole au xxe siècle.