Le « monde enseignant » est un objet de fantasme social et politique de longue date. L'illusion d'une certaine unité de ce groupe social perdure, en décalage avec les études qui soulignent les segmentations, voire les fractures qui le divisent. Les « profs » peuvent tour à tour être perçus comme des agents du service public en première ligne pour défendre les valeurs républicaines ou des représentants d’une profession libérale rétive au changement, comme des fonctionnaires injustement reconnus ou au contraire trop corporatistes. Au sein même du monde enseignant, la caractérisation de la « professionnalité » est loin d’être consensuelle. Quelles sont les places respectives des savoirs disciplinaires et des savoirs pour enseigner ? Malgré la production de nombreux référentiels de compétences, ce qui fait aujourd’hui un « bon enseignant » n’est pas évident.
Peut-on pour autant parler d’une déprofessionnalisation enseignante au regard de l’évolution de la mission d’éducation que confie la société aux enseignants? À l’inverse, des formes de requalification qui renouvelleraient la vocation et le mandat social de l’enseignant sont-elles à l’œuvre ?
Cet ouvrage fait à la fois un bilan des connaissances sociologiques sur le monde enseignant et aborde par des exemples concrets les enjeux l’identitité professionnelle des enseignants.
Ont contribué à ce volume : Alain Beitone, Géraldine Farges, Céline Granger, Frédérique Jarre et Pierre Périer.