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Astérion, n°31/2024

L'esprit de corps. Solidarité, loyauté et construction du social

Édité par Céline Hervet, Jacques-Louis Lantoine

Astérion. Philosophie, histoire des idées, pensée politique



Revue électronique disponible en accès libre sur journals.openedition.org/

Aborder la question de l'esprit de corps conduit à envisager les rapports de solidarité interindividuels et l'unité du corps politique à l’aune d’une approche génétique qui, s’affranchissant des questions de droit et de fondement, peut mettre en évidence les mécanismes qui, de fait, président à leur constitution. L’esprit de corps jouit en effet d’une réputation ambivalente : source de corporatisme et d’intérêt particulier venant, parfois de l’intérieur même de l’appareil d’État, fourvoyer l’esprit qui devrait à la fois animer les grands corps de l’État et garantir leur loyauté, il apparaît aussi comme condition de permanence, de stabilité, d’unité, de puissance et de cohésion des groupes sociaux. Cette ambivalence, si elle est constatée, autorise d’aborder la question politique sans présupposé axiologique, et d’interroger, en matière politique, non pas tant « ce qui doit être » que « comment cela fonctionne », en constatant que cela ne fonctionne jamais tout à fait. Relire certains moments de l’histoire moderne des idées politiques à cette aune implique dès lors une tout autre compréhension du rapport des individus à l’État et aux institutions : loin d’être fondé sur une rationalité morale ou juridique, ce qui fait la loyauté des membres d’un groupe repose surtout sur les affects et l’imagination, ce qui explique non seulement le potentiel séditieux ou factieux des corps constitués, mais aussi leur précarité.

Jacques-Louis Lantoine
lien IdRef : 196884217


Jacques-Louis Lantoine, Pierre-François Moreau
L'intelligence de la pratique
Le concept de disposition chez Spinoza
La Croisée des chemins
À la différence des approches tant traditionnelles que contemporaines de la notion de disposition, la philosophie de Spinoza en propose une définition déterministe et actualiste. Cet ouvrage met en évidence l'originalité de cette approche au regard de l'histoire de la philosophie, et montre que le concept est au cœur de l’anthropologie spinoziste.


Collaborations intellectuelles ou scientifiques :

Jacques-Louis Lantoine, Camille Chevalier
La servitude volontaire
Postérité, réappropriations et perspectives critiques
La Croisée des chemins
La formule « servitude volontaire » est souvent mobilisée, sans être toujours référée au texte de La Boétie. Son caractère paradoxal et énigmatique séduit. L'ouvrage en fournit une analyse critique et propose des avatars mieux à même de rendre compte du phénomène qu'elle signale.



Marine Bedon, Jacques-Louis Lantoine
L'homme et la brute au XVIIe siècle
Une éthique animale à l'âge classique ?
La Croisée des chemins
L'ouvrage interroge les représentations, les débats et les arguments que les auteurs du XVIIe siècle déploient relativement aux rapports de l'homme et de la bête, qu’on appelle alors aussi « la brute ». Aucune éthique animale n’émerge de leurs écrits, mais cela ne peut être rapporté à la simple expression de préjugés irrationnels.