Si la littérature alexandrine a connu un regain d'intérêt depuis quelques dizaines d’années, l’attention qu’on a portée à la langue utilisée par les poètes alexandrins reste encore très faible, peut-être parce que l’on considère avant tout qu’il s’agit d’une langue totalement artificielle. Cela vaut en particulier pour Apollonios : le poème épique des Argonautiques d’Apollonios de Rhodes, d’inspiration homérique, a été largement étudié sur le plan littéraire et poétique, mais beaucoup moins étudié sur le plan strictement linguistique. Ce numéro de la revue recueille les actes d’une journée d’étude inédite sur la langue d’Apollonios de Rhodes. Sont abordées ici des questions de pragmatique, de morphologie et de sémantique : dérivation verbale, préfixation nominale, suffixation et gradation dans le domaine nominal, modalité et temporalité, anthroponymie et théonymie, et des phénomènes spécifiquement poétiques comme la tmèse. Si l’héritage homérique est bien sûr au cœur de ces investigations, il est sans doute aussi temps d’envisager d’autres dimensions de la langue littéraire d’Apollonios, comme l’influence de la tragédie.