La promesse d'amener 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat, lancée en 1985 et consacrée par deux lois d’orientation en 1989 et 2005, tenue il y a dix ans, pouvait donner la perspective – mais parfois aussi l’illusion – aux élèves qu’avec le baccalauréat en poche, ils pouvaient de facto accéder à des diplômes de l’enseignement supérieur.
Mais cette nouvelle configuration scolaire, aussi bénéfique soit-elle pour une majorité des étudiants, recouvre-t-elle la même valeur et les mêmes effets en termes de destinées scolaires et sociales ? Ne faut-il pas, regarder aussi de plus près les aspirations aux études longues dans les familles des classes populaires, et mettre au jour les possibles illusions et désillusions de ces « enfants de la démocratisation scolaire » ? En effet, avec cette « troisième massification », qui fait suite à celles qu’a connues l’école à partir des années 1960 puis des années 1980, le nombre d’étudiants est passé de 100 000 en 1950 à 1,4 million en 1995 et 2,7 millions aujourd’hui.
Alors où va l’enseignement supérieur ? Ce double numéro de Diversité – et les 28 contributions qui le composent – propose d’expliciter et analyser les transformations qui le traversent et leurs impacts sur les formations telles qu’elles se déploient comme sur les parcours des étudiants.