Les travaux existant sur l'enseignement commercial en France aux XIXe et XXe siècles sont peu nombreux et dispersés, privilégiant l'enseignement commercial supérieur par rapport aux filières intermédiaires et techniques, celles-là même qui mènent aux métiers du bureau (secrétariat, comptabilité) et du commerce (vente, représentation). Pourtant, ces filières ont formé une voie majeure de prolongation des scolarités post-primaires, empruntée en majorité par les filles, et ont accompagné les mutations du marché du travail tertiaire. En s'appuyant sur les recherches disponibles, ce numéro de Histoire de l'éducation propose de nouvelles pistes de réflexion qui toutes éclairent de manière prioritaire la place des filles au sein de l'enseignement commercial, en comparaison avec celle des garçons. L'approche de genre s'avère alors fort utile pour penser les processus d'institutionnalisation des formations tout comme leurs liens avec le marché du travail qualifié. Le cas français sera utilement éclairé par des comparaisons avec les débuts de l'enseignement commercial féminin en Angleterre et en Allemagne.