La multiplication et la diversification des référentiels dans le domaine de la formation, au cours des trente dernières années, ne laissent pas indifférents les professionnels de ce champ qui, tour à tour, les promeuvent ou les critiquent. Ce numéro a pour objectif d'interroger la notion de référentialité en éducation et ses différentes applications dans le domaine de la formation. Quels sont les enjeux – sociaux, praxéologiques, évaluatifs, etc. – auxquels les différents référentiels entendent répondre ? À quels fondements se réfèrent-ils pour asseoir leur légitimité, sachant combien les influences externes, économiques et autres, sont grandes ? Quels types de légitimité et quels discours de légitimation sont convoqués pour attester ou non du bien‐fondé de la référentialité ? Les contenus des référentiels découlent‐ils de démarches empiriques, opératoires, théoriques, à quel degré et sous l’influence de quels modèles conceptuels éventuels ? Enfin, quels sont les usages effectifs que les acteurs concernés – du terrain et autres – font des référentiels et de leur appropriation opérationnelle et conceptuelle ? L’objectif de ce numéro n’est pas d’apporter des réponses définitives à ces questions mais plutôt de susciter la réflexion et le débat sur les interprétations et les usages des référentiels dans un souci d’ouverture critique en croisant différentes approches disciplinaires, théoriques et empiriques, issues de travaux de recherche de quatre pays francophones.