Ce hors-série de Tracés repose sur l'idée que si beaucoup de travaux étrangers sont (plus ou moins) accessibles aux chercheurs français, ils ne sont pas tous également lus et discutés. Ce numéro est ainsi construit autour de la traduction et la discussion de textes de chercheurs étrangers, sélectionnés par la revue pour leur caractère emblématique de ces réceptions manquées, et répartis dans trois dossiers thématiques distincts.
Le premier est consacré aux travaux de Charles Goodwin, anthropologue linguiste américain, pionnier de l'étude de l'action située et spécialiste de l'analyse de l'interaction. Les quatre contributions rassemblées explorent plus spécifiquement les travaux récents de Goodwin sur le principe de co-opération, abordés dans une perspective interdisciplinaire (sociologie, linguistique, sémiotique et art).
Un deuxième dossier revient sur une querelle de méthodes en histoire économique, initiée par la publication en 2011 de The Poverty of Clio : Resurecting Economic History de Francesco Boldizzoni. Le dossier donne à lire son premier chapitre, traduit, qui revient sur la naissance de la cliométrie au milieu du xxe siècle, et sa discussion par des chercheurs et des chercheuses qui pratiquent l’histoire économique en France aujourd’hui.
Le troisième dossier « Biens communs, beni comuni » restitue l’originalité d’une théorie des communs, élaborée par les universitaires dans une Italie où foyers de contestations et initiatives politiques ont alimenté une conception alternative des rapports entre droit et politique. Les textes réunis ici font le point sur les transformations sociales en cours et sur la façon dont le droit tente de leur faire écho.