Ce dossier propose d'examiner les parcours des jeunes quittant l'école sans avoir obtenu au minimum un diplôme de fin d’études secondaires. Au-delà de ces situations désignées institutionnellement comme des « décrochages », ce sont les parcours qui sont analysés ici, à partir d’enquêtes réalisées auprès de ces jeunes, identifiés à partir de sources différentes selon les contributions.
La notion de parcours permet d’identifier un certain nombre de dimensions structurantes révélées par ces enquêtes : temporalités hétérogènes des parcours de décrochage, moments de rupture plus ou moins précoces, porosité des sphères de vie, construction subjective au moment de l’entrée dans la vie adulte, le plus souvent en opposition à l’institution scolaire.
Le dossier comporte quatre articles. Pierre-Yves Bernard et Christophe Michaut offrent une analyse des motifs donnés par les jeunes de leur décrochage, révélant ainsi une multiplicité de registres et de parcours. James Masy et Nadège Tenailleau, quant à eux, s’attachent à décrire l’expérience des jeunes décrocheurs vivant « à la rue », à travers une enquête ethnographique. Patrice Caro et Agnès Checcaglini, à partir de l’exploitation de données de recensement, analysent la mobilité résidentielle des jeunes en décrochage, inscrite dans le processus général de métropolisation. Enfin, Lucy Bell se penche sur l’effet de l’orientation contrainte sur le risque de décrocher, révélant l’importance des établissements d’accueil.