L'histoire de l'enseignement technique - industriel, commercial et agricole - repose principalement sur une vision nationale fondée sur la politique officielle. Sauf exceptions, elle minore les évolutions et les spécificités locales et néglige souvent le secteur privé. Une telle perception peut-être nuancée et corrigée par la réalisation d'un répertoire des établissements d'enseignement fondé sur le recueil systématique de toutes les données disponibles (localisation, personnel, enseignement, comptabilité), quels que soient la taille, le statut, le régime ou la forme des écoles et cours ayant existé, ou ayant été projetés, entre 1789 et 1940, dans le cadre de chacun des départements du territoire national. Le second volume de ce répertoire est consacré au Lot, département à l'économie essentiellement agricole, sans véritable industrie et longtemps en retard sur le reste du pays. Après des débuts féconds sous la Restauration et la monarchie de Juillet, l'enseignement technique notamment agricole, y connaît une réelle stagnation dont il ne sortira qu'à partir de 1920. L'enseignement industriel et commercial n'y est que faiblement représenté. En revanche, une forme originale qui ne se développe que dans quelques rares départements, à savoir la formation des artisans ruraux, jouit d'une vitalité certaine au cours des années 1930. Ce volume recense 98 établissements différents projetés et fondés dans le Lot entre 1804 et 1940. Il met en lumière la forte implication de l'État dans ce processus, la faiblesse des élites locales éclairées favorables à l'enseignement technique et le rôle déterminant des municipalités dans les réussites de l'entre-deux-guerres. Il permet ainsi une meilleure appréhension des relations complexes entre le pouvoir central impulsant une politique globale et la diversité des attentes, besoins et demandes de l'échelon local.