Depuis une quinzaine d'années, l’internat semble avoir repris des couleurs ; du côté des parents, on trouve aujourd’hui à cette structure d’accueil des élèves des vertus éducatives, tant en termes de cadre de travail qu’en termes de construction de soi. Du côté des pouvoirs publics, on oscille entre une vision de l’internat comme moyen de démocratisation de l’accès aux études secondaires ou aux enseignements professionnels et comme moyen de contention dans une visée de maintien de l’ordre. Le présent dossier s’intéresse à la manière dont, au cours du l’histoire et jusqu’à nos jours, les élèves et leurs parents ont usé de l’internat, ce qu’ils en attendent, ce qu’ils y construisent, mais aussi les conditions nécessaires pour en tirer profit. L’internat, ou plutôt les internats, ont changé, tant dans les conditions matérielles de séjour, que dans les manières de prendre en charge les élèves. Ces derniers, eux aussi, ont changé, sont moins soumis aux injonctions des institutions et pourtant prêts à accepter le cadre de l’internat, quitte à ne pas en suivre toutes les règles.