Notion sournoise que cette distinction entre « œuvres majeures » et « œuvres mineures », dangereuse et réductrice, qui influence implicitement notre propre jugement : entre les Lettres persanes et Arsace et Isménie, entre La Vie de Rancé et les Mémoires d’outre-tombe, qui hésiterait ? Mais la critique ne se doit-elle pas d’enseigner à hiérarchiser, ou du moins de suggérer des priorités de lecture en les justifiant ? Plutôt que de dénoncer une démarche critique discriminante – au nom de quels critères ? – ou qui refuse de l’être – mais à quoi sert-elle alors ? – il faut comprendre pourquoi elle agit ainsi, et si elle le fait explicitement. Voilà à quoi s’attachent les onze contributions présentées ici, qui parcourent trois siècles de littérature française (XVIIe-XXe) pour mieux revenir sur la question de l’auteur.