Depuis plus de quarante ans, les quartiers populaires des banlieues occupent une place particulière dans la société française, comme dans le débat public. Ici, plus qu'ailleurs, les initiatives et les mesures sont prises le plus souvent dans l'urgence, dans le cadre de vastes mobilisations à la suite d’événements ou de situations particulièrement dramatiques.
C’est dans ce cadre que nous proposons de revenir sur la question du « travail en banlieue », à travers une double question, qui sera au cœur de ce numéro1 : comment les normes et les référentiels des métiers dits « traditionnels » de l’action sociale et éducative (enseignants, éducateurs, assistants sociaux, etc.) ont-ils été questionnés dans leur confrontation au réel des quartiers populaires ? Et comment, dans le même temps, ces quartiers populaires des banlieues ont-ils été le théâtre d’une autre dynamique, celle de l’invention et de l’institutionnalisation de « nouveaux » métiers qui leur soient propres ?