L'agriculture numérique – drones, tracteurs connectés, pulvérisateurs de « précision », etc. – est aujourd'hui présentée comme une solution incontournable pour affronter les défis alimentaires et écologiques globaux. Ce projet s'inscrit dans la continuité des politiques d'équipement agricole ayant favorisé la concentration des exploitations et l'intensification des modes de production depuis les années 1950. Les machines agricoles demeurent toutefois des technologies peu débattues et peu étudiées.
Quelles sont les organisations économiques et professionnelles ainsi que les politiques publiques qui, hier comme aujourd’hui, promeuvent des technologies intensives en capitaux et gourmandes en énergies fossiles ? Quelles transformations du travail agricole et quelles conséquences environnementales en résultent ?
Rassemblant les contributions d’historiens et d'historiennes, de sociologues et d'anthropologues, ce livre éclaire les formes des verrouillages sociotechniques dans lesquels sont pris les agriculteurs et les agricultrices, contraignant leurs choix, augmentant leur empreinte environnementale, limitant la maîtrise de leurs outils de travail, et décourageant leurs velléités de bifurcation.