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La Croisée des chemins
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L'
Homme et la brute au XVIIe siècle
Une éthique animale à l'âge classique ?
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Human and brute in 17th century.
An animal ethics in early modern philosophy?
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Onixsuite Contributor ID
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Marine Bedon
Bedon, Marine
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Bedon
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Jacques-Louis Lantoine
Lantoine, Jacques-Louis
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Lantoine
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Philosophie
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Philosophie moderne
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Philosophe XVIIe siècle (Malebranche, Leibniz,…)
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Métaphysique et ontologie
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<p>On sera sans doute déçu si l'on cherche au XVII<sup>e</sup> siècle les prémisses d’une éthique animale. Les « bêtes brutes », comme on les appelle alors, sont exclues de la sphère des obligations, et pas seulement par quelques cartésiens mécanistes. De nombreux auteurs soutiennent que les bêtes sentent, ou qu’elles ont une âme qui n’est pas trop différente de la nôtre, ou encore qu’elles sont dotées de raison, les prenant parfois même comme point de comparaison afin de rabaisser l’orgueil humain. Nombreux sont ceux qui s’indignent de la cruauté à leur égard, et d’autres vont jusqu’à leur reconnaître des droits. La diversité des positions, des représentations et des arguments coïncide donc assez rarement avec les accusations adressées de nos jours à l’âge classique. Tous ne sont pas cartésiens, et la « théorie » de l’animal-machine est peut-être un petit peu plus que l’effet d’un préjugé. Aucun pourtant n’envisage de lien éthique, moral ou juridique avec les bêtes. Paradoxalement, les plus affranchis de tout anthropocentrisme leur accordent des droits, mais affirment le plus radicalement l’absence de lien éthique avec les bêtes. Lire ces œuvres d’un autre âge à l’aune d’une question qu’elles ne pouvaient pas formuler permet d’inquiéter les évidences qui sont les nôtres, et d’y trouver des ressources pour poser et résoudre des problèmes qui n’étaient pas les leurs.</p>
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L'ouvrage interroge les représentations, les débats et les arguments que les auteurs du XVIIe siècle déploient relativement aux rapports de l'homme et de la bête, qu’on appelle alors aussi « la brute ». Aucune éthique animale n’émerge de leurs écrits, mais cela ne peut être rapporté à la simple expression de préjugés irrationnels.
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<p>Anyone seeking the premises of animal ethics in the 17th century might be disappointed. "Brute beasts", as they were then called, were excluded from the sphere of obligations by many, not only by a few cartesian mechanists. A lot of authors maintained that "beasts" feel and even that they have a soul, which is not that different from ours. Many were outraged at human cruelty towards them. Some claimed that they are endowed with reason, sometimes using them as a point of comparison in order to belittle human pride. They were even given rights. The diversity of positions, representations and arguments rarely coincides with the charges we lay against early modern philosophy today. Not all of these authors are Cartesians, and the animal-machine theory is perhaps a little more than the effect of a mere prejudice. Paradoxically, those who were the freest from anthropocentrism radically claimed the absence of any ethical link between men and beasts. Reading these works from another age in the light of a question they could not formulate challenges what we consider self-evident today and provides us with resources to pose and solve problems that are ours, and not theirs.</p>
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The book questions the representations, debates and arguments supported by the authors of the 17th century about the relationship between men and beasts, also called "brutes" at that time. No animal ethics appears in their writings, but this absence cannot be related to the mere expression of irrational prejudices.
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<p>Les ouvrages d'éthique animale comprennent souvent une dénonciation de l'âge classique, alors assimilé à son philosophe le plus célèbre, Descartes, et à sa « théorie » de l’animal machine. Ce livre propose une exploration, assurée par des spécialistes de la pensée du XVII<sup>e</sup> siècle, de la diversité des positions concernant les relations de l’homme et de l’animal. S’il est vain de chercher une éthique animale dans ce corpus, il se révèle pertinent d’explorer la rationalité à l’œuvre. Poser une question contemporaine à des œuvres qui ne pouvaient pas se la poser permet de faire émerger les cadres historiques de l’éthique, et de redécouvrir des arguments qui inquiètent nos évidences. Ni éthique animale, ni histoire de la philosophie, ce livre prétend participer à une histoire philosophique de l’éthique animale.</p>
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<p>Introduction<br />
<em>Marine Bedon et Jacques-Louis Lantoine</em></p>
<p><strong>Partie I. Des machines qui crient<br />
Le cartésianisme en question</strong></p>
<p>Chapitre 1<br />
Le cartésianisme et les bêtes<br />
Du sens commun à la communauté des sensibles<br />
<em>Solange Gonzalez</em></p>
<p>Chapitre 2<br />
Malebranche, Leibniz et la question des animaux<br />
<em>Pauline Phemister</em></p>
<p>Chapitre 3<br />
Des clercs opposés à Descartes<br />
<em>Éric Baratay</em></p>
<p>Chapitre 4<br />
Tirer sur la corde<br />
Douleur et vivisection animales à l'âge classique<br />
<em>Raphaële Andrault</em></p>
<p><strong>Partie II. Des frontières inquiétées<br />
Analogies et métamorphoses</strong></p>
<p>Chapitre 5<br />
Le sexe des mœurs<br />
Éthique animale et éthique humaine chez Cureau de la Chambre (1594-1669)<br />
<em>Marie-Frédérique Pellegrin</em></p>
<p>Chapitre 6<br />
L'animal supérieur à l'homme : de la fiction à la réalité<br />
Cyrano de Bergerac et le <em>Theophrastus redivivus<br />
Nicole Gengoux</em></p>
<p>Chapitre 7<br />
Hommes et animaux dans les contes de fées : une éthique transgenre ?<br />
<em>Christine Rousseau</em></p>
<p><strong>Partie III. Pas de pitié pour les bêtes<br />
Un droit réciproque de s’entre-dévorer</strong></p>
<p>Chapitre 8<br />
L’homme et l’animal chez Hobbes : une éthique sans pactes ?<br />
<em>Francesco Toto</em></p>
<p>Chapitre 9<br />
Les animaux ont-ils le droit de nous manger ? Spinoza, l’usage de la nature et l’éthique animale<br />
<em>Pierre-François Moreau</em></p>
<p>Chapitre 10<br />
Spinoza et l’animal : enquête sur les prémisses d’une éthique animale à l’âge classique<br />
<em>Jollene Moussavou</em></p>
<p>Chapitre 11<br />
L’éthique peut-elle être animale ?<br />
<em>Ariel Suhamy</em></p>
<p><strong>Partie IV. Fondations paradoxales<br />
Usages contemporains de l’âge classique</strong></p>
<p>Chapitre 12<br />
S’abêtir pour servir… La cause des bêtes ?<br />
Une actualisation de Pascal<br />
<em>Margaux Dubar</em></p>
<p>Chapitre 13<br />
Pour l’amour des bêtes ?<br />
<em>Amor intellectualis Dei</em> et valeur intrinsèque chez Spinoza et Arne Naess<br />
<em>Marine Bedon</em></p>
<p>Bibliographie sélective<br />
Index</p>
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<p><strong><em>Dirigée par Pierre-François Moreau et Arnaud Milanese</em></strong></p> <p>Recherches, héritages, controverses : telles sont quelques-unes des formes que prend le mouvement des idées. L'histoire de la pensée ne se limite pas à des systèmes grandioses et fermés sur eux-mêmes ; elle est constituée également par des discours accumulés, des polémiques, des migrations conceptuelles d'un secteur de la pensée à un autre. La collection « La croisée des chemins » publie des textes consacrés à l'histoire intellectuelle et à ses retentissements actuels : philosophie, théorie politique et juridique, esthétique et enjeux des pratiques scientifiques. Elle s'emploie également à faire connaître la recherche étrangère en ces domaines et à donner à lire les textes fondamentaux qui ont marqué les grands moments de cette histoire.</p>
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<p>Research, heritage, controversy - these are just some of the forms the movement of ideas can take. The history of thought is not restricted to grandiose and impenetrable systems; it also includes a large volume of speeches, polemics, and conceptual migrations from one branch of thought to another. The "La croisée des chemins" collection publishes texts on the subject of intellectual history and its current impact: philosophy, political and legal theory, the aesthetics and challenges of scientific practices. It also sets out to promote foreign research in these areas and to make available to readers the key texts which are regarded as milestones in this history.</p> <p> </p>
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Avis de parution
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